Retardé : l'acquisition de Spirit AeroSystems par Boeing devrait désormais être finalisée d'ici la fin de l'année

Corey

L'acquisition de est en retard sur le calendrier prévu. Lorsque les deux sociétés ont annoncé l'accord à la mi-2024, elles s'attendaient à ce qu'il soit finalisé d'ici juillet 2025. Deux mois après cette date limite, elles attendent toujours l'approbation réglementaire des deux sociétés.Commission européenneet leCommission fédérale du commerce des États-Unis(FTC), et l’on s’attend à ce que l’accord ne soit conclu que d’ici la fin de 2025 au plus tôt.

Le retard est principalement lié aux approbations réglementaires requises en Europe. Spirit AeroSystems produit également des composants majeurs pour Airbus, et le constructeur européen envisage d'acquérir une partie des activités de Spirit pour s'assurer de ne pas devenir redevable à son concurrent en tant que fournisseur. Les organismes de surveillance européens et britanniques ont donc enquêté sur l'accord pour s'assurer qu'il ne représente aucune menace pour la concurrence dans le secteur de l'aviation.

Les progrès réalisés jusqu'à présent

Le 1er juillet 2024, Boeing et Spirit AeroSystems ont conclu un accord définitif portant sur l'ensemble des actions en vertu duquel Boeing acquerra Spirit pour une valeur nette d'environ 4,7 milliards de dollars. Toutefois, l’affaire n’est pas simple. Spirit construit également des ailes d'A220 et des pièces de fuselage d'A350. Airbus a donc conclu une transaction parallèle pour acquérir les parties de Spirit qui sont sous contrat pour sa propre production. Le résultat est un compromis industriel pragmatique, quoique inhabituel : Boeing retrouve son ancienne division et un contrôle plus strict sur ses chaînes d’approvisionnement les plus critiques, tandis qu’Airbus sauvegarde sa production d’ailes et de fuselage.

Plus important encore, l’accord parallèle avec Airbus garantit l’équilibre du secteur, permettant à Boeing d’éviter des réactions antitrust sur les lots de travaux à destination de l’Europe. C'est ainsi que l'Autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) a vu les choses, qui a récemment approuvé l'accord après avoir estimé qu'il n'entraînerait pas une diminution substantielle de la concurrence sur le marché.

Il ne reste plus qu'à obtenir l'approbation réglementaire de la Commission européenne et de la FTC. Ce dernier va déjà de l'avant, Spirit AeroSystems notant dans son dernier appel aux résultats que lui et Boeing ont reçu une « deuxième demande » d'informations en vertu de la loi Hart-Scott-Rodino. Le PDG de Boeing, Kelly Ortberg, s'est dit convaincu que la FTC approuverait l'accord, en déclarant :

"Nous avons tous vu l'importance cruciale de la performance de Spirit pour notre performance. Cela va de pair, et le fait que cela fasse partie de notre organisation va être un grand progrès et un coup de pouce stratégique pour nous permettre de continuer à gérer cela. Nous pensons que cet accord est dans le meilleur intérêt du public aérien, de nos compagnies aériennes clientes, des employés de Spirit et de Boeing, de nos actionnaires et du pays en général. "

Le hold-up européen

Ce hold-up reçoit désormais la même approbation de la Commission européenne. Les régulateurs de l’UE avaient initialement prévu de rendre une décision d’ici aujourd’hui, mais cette date limite a depuis été repoussée de deux semaines, au 14 octobre. Les experts du secteur spéculent qu’elle pourrait être encore repoussée, mettant en péril la date de clôture cible déjà retardée de fin 2025. Reuters rapporte également que, dans le but d'éviter de nouveaux retards, Boeing aa proposé à la Commission européenne des solutions non préciséesafin d'obtenir son approbation.

On craint également que si la Commission européenne avait des préoccupations importantes concernant l'accord, cela l'amènerait automatiquement à lancer une enquête de quatre mois. Cela repousserait sans aucun doute la conclusion de l’accord jusqu’à la nouvelle année. Toutefois, sur une note positive, la Commission sera probablement rassurée par le fait qu'Airbus n'exprime aucune préoccupation en matière de concurrence concernant l'accord. Bien au contraire. Le directeur financier d'Airbus, Thomas Toepfer, a récemment exprimé son ferme soutien à l'accord, en déclarant :

"Nous souhaitons évidemment que la transaction soit conclue le plus rapidement possible. De notre côté, tous les préparatifs opérationnels que nous entreprenons en termes de prise de contrôle de gestion, en termes de tous les accords de services transitoires, nous progressons très bien."

Comment Spirit AeroSystems sera finalement divisé

Alors que Boeing va acquérir la majeure partie de Spirit AeroSystems, Airbus reprend les actifs et installations liés à ses propres programmes. Citons par exemple l'usine de Belfast, en Irlande du Nord, qui produit principalement des ailes pour l'Airbus A220, et l'usine de Prestwick, en Écosse, qui assemble les ailes des Airbus A320 et Airbus A350. Boeing intégrera les plus grandes installations Spirit à Wichita et Tulsa.

Plus de lecture :L'ingénieur en chef dirigera Spirit AeroSystems après l'acquisition de Boeing

Installation Spirit AeroSystems

Fabrication primaire

Acheteur

Belfast, Irlande du Nord

Ailes de l'A220

Airbus (Boeing achète des actifs non-Airbus)

Biddeford, Maine

Composites de carbone et de céramique

Industries Tex-Tech

Casablanca, Maroc

Sections et portes du fuselage des A220 et A321.

Airbus

Dallas, Texas

Fuselages, pylônes et structures d'ailes

Boeing

Kinston, Caroline du Nord

Sections du fuselage de l'A350

Airbus

Prestwick, Écosse

Composants des ailes des A320 et A350

Airbus

Saint-Nazaire, France

Sections du fuselage de l'A350

Airbus

Subang, Malaisie

Composites avancés

Désinvestissement

Tul helobles

Fuselages et composants d'ailes des 737 et 787

Boeing

Wichita, Kansas

737 fuselages, ailes, pylônes et nacelles

Boeing

Woonsocket, Rhode Island

Matériaux spécialisés pour l'industrie de la défense

Industries Tex-Tech

Le rachat de Boeing-Spirit AeroSystems est l’une des consolidations aérospatiales les plus importantes depuis des décennies. Elle est motivée par la nécessité, façonnée par le compromis et pleine de risques. Pour Boeing, cet accord représente une tentative audacieuse de résoudre les problèmes systémiques de la chaîne d’approvisionnement. Pour Airbus, il s’agit d’une manœuvre défensive visant à protéger sa production de la dépendance à l’égard d’un concurrent. Bien que retardé, l'accord devrait être conclu dans les mois à venir et Simple Flying continuera de vous apporter toutes les mises à jour.